Appel à la grève lundi dans les écoles ,Collèges et lycées
10 novembre 2018 à 23h52
Le budget 2019, dont le volet Éducation nationale sera discuté en plénière mardi à l’Assemblée nationale, prévoit de supprimer 2650 postes dans les collèges et lycées publics, 550 dans le privé, 400 dans l’administration. Quelque 1800 postes seront, à l’inverse, créés dans les écoles maternelles et élémentaires, en vertu de « la priorité au primaire »voulue par le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer. C’est l’annonce de ces suppressions de poste qui est à l’origine de tous les appels à la mobilisation.
Les personnels « ne comprennent pas » les réductions d’effectifs dans le secondaire, au regard de la poussée démographique attendue en collège et lycée, souligne Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT. L’agence des statistiques du ministère de l’Éducation, la Depp, prévoit une hausse de 40 000 élèves à chaque rentrée entre 2019 et 2021.
Et ces suppressions annoncées passent d’autant moins après le mouvement #PasDeVague suscité par le braquage, avec une arme factice, d’une enseignante par un lycéen, au sein d’un établissement de Créteil en octobre, ajoute Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat dans le secondaire.
Si le nombre des suppressions de postes peut paraître faible par rapport à la totalité des agents de l’Éducation nationale (environ un million), les syndicats s’attendent à ce qu’elles soient suivies d’autres réductions d’effectifs. Emmanuel Macron a indiqué vouloir supprimer 50 000 postes dans la fonction publique d’État d’ici 2022. L’Éducation nationale, qui représente la moitié des effectifs de cette branche de la fonction publique, risque d’être largement mise à contribution, souligne Frédérique Rolet.
C’est une première depuis 2011 : tous les syndicats représentant l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale, de la maternelle au lycée, dans le public et dans le privé, appellent à la grève pour la journée de lundi.
Les syndicats des fédérations FSU, CFDT et Unsa, dans le primaire (écoles maternelles et élémentaires) et le secondaire (collèges et lycées), ont appelé à débrayer, dans le public et le privé.
Les syndicats Éducation nationale d’autres fédérations (CGT, Sud, FO) ont eux aussi lancé un appel à la grève, contre les suppressions de postes mais aussi contre la réforme de l’enseignement professionnel, la réforme du lycée et plus largement contre « la casse du statut général de la fonction publique ». Enfin, le syndicat Snalc s’est associé, lui, aux deux plateformes.
« Ce sont deux appels distincts mais au final, tous les syndicats appellent à la grève », avec comme dénominateur commun l’opposition à la suppression de postes dans l’Éducation nationale, résume Catherine Nave-Bekhti.
Le Snuipp-FSU, premier syndicat dans le primaire, s’agace d'« une pseudo-priorité » donnée au primaire, affirmant que les postes créés sont loin de couvrir les besoins nés du dédoublement des classes de CP et CE1 en zone d’éducation prioritaire. Plus généralement, le syndicat critique la politique de Jean-Michel Blanquer, qui donne « le tournis » et crée « une école de la défiance », à l’opposé de « l’école de la confiance » voulue par le ministre.
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