La punaise Diabolique envahit les Hauts de France ?
18 octobre 2018 à 13h32
« Depuis la moitié du mois de septembre, nous sommes submergés d’appels et de signalements de la part d’habitants de presque tous les arrondissements de Paris et de nombreux départements en France, du nord au sud », témoigne dans Ouest France Romain Garrouste, chercheur au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) à Paris. Présentes sur les balcons et dans les jardins, à l’approche de l’hiver, les punaises vont s’inviter dans les maisons pour profiter de leur chaleur.
Aucune étude menée en France (pour l’instant)
A Paris, on attend deux générations par an, et autour de 200 œufs par femelle. Avec le risque de provoquer des allergies chez les êtres humains, à cause de leurs défenses chimiques (la source de la fameuse « odeur de punaise »).
Malgré tout, l’espèce est inoffensive pour l’homme, mais elle l’est moins pour les cultures. L’impact peut être important sur les vergers de pommiers, poiriers, pêchers, les cultures maraîchères, le maïs, la vigne, le soja… En Géorgie, « la punaise diabolique est responsable de pertes presque totales de récolte », explique le chercheur. Elles ont déjà sévi un peu partout dans le monde, avec, comme conséquences, des pertes économiques et une « augmentation radicale » des traitements chimiques. Des travaux ont été engagés en Europe, aux Etats-Unis et en Asie pour chercher des stratégies de lutte. Pas encore en France, déplore le chercheur.
Comment s’en débarrasser ?
La punaise diabolique peut être manipulée à la main pour être jetée dehors. En cas d’« invasion », il est évidemment possible de se procurer des insecticides mais on connaît les effets néfastes de certains sur la santé et l’environnement.
Aux Etats-Unis, des pièges à phéromones ont été développés, indique la Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles (Fredon) sans préciser s’il est possible d’acheter ces pièges en France.
Pour contribuer aux recherches, il invite les « citoyens-naturalistes » qui ont des punaises diaboliques à signaler leur présence. Dans l’attente de solutions adaptées, le chercheur recommande de les jeter à l’extérieur ou de les « détruire mécaniquement ».
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