Un équipage d'Air France, interpellé en Argentine, a "vécu l'enfer" pour avoir refusé de surclasser la fille d'un ancien ministre
14 novembre 2017 à 10h51
Hier, sur son site Internet, le syndicat d'hôtesses et stewards SNPNC a dévoilé les "48 heures d'angoisse" qu'a vécu un équipage d'Air France à Buenos Aires, après la plainte d'une passagère, fille d’un ancien vice-ministre de la Justice, en octobre dernier. "Ils se sont vus successivement interpellés par des forces de police, interrogés dans des conditions bafouant les droits fondamentaux, inculpés et pour certains incarcérés pour finalement être relâchés sans explications", précise le syndicat.
Le SNPNC explique que l'équipage a d'abord refusé à la passagère d'être surclassée, faute de place, puis a accepté de la changer de siège, en vol, après qu'elle s'est plainte "d'une attitude déplacée de son voisin". "A l’atterrissage, les services de police argentins ont immédiatement interpellé une partie de l’équipage", retenue pendant 6 heures au commissariat de l’aéroport, puis convoqué la totalité le lendemain au tribunal de Buenos Aires, selon le syndicat.
Au tribunal, le chef de cabine principal aurait été "enfermé dans une pièce d’un mètre carré, sans possibilité de s’asseoir, ni de boire et manger et ce pendant plusieurs heures", sans"aucune explication" et alors que "deux gardes armés étaient constamment placés devant la porte", un "traitement humiliant" qui l’a "profondément bouleversé". Celui-ci a "subi un véritable interrogatoire par le juge, mais également par l’ancien vice-ministre de la Justice, père de la plaignante", qui l’a questionné "directement et à plusieurs reprises", avant qu’il ne soit "purement et simplement relâché sans excuse ni explication".
Dans une déclaration écrite, la direction d’Air France, "particulièrement choquée" par les événements, indique avoir "demandé aux autorités compétentes de faire la lumière sur cette affaire". De son côté, Jean-Marc Janaillac, le président de la compagnie, "a fait connaître au ministère des Affaires étrangères son indignation quant aux conditions de convocation et de détention arbitraires dont l’équipage d’Air France a été victime".
Se connecter Inscription