Publié : 4 septembre 2017 à 19h49 par La rédaction

Maëlys : le suspect mis en cause par l'ADN

MONA FM
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Écroué depuis dimanche, cet homme déjà connu de la justice réfute les soupçons troublants qui pèsent sur lui.
Alors que la petite Maëlys reste introuvable depuis qu'elle a disparu dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 août, lors d'une soirée de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère), l'étau se resserre sur le principal suspect dont les dénégations sont jugées «peu convaincantes» par les enquêteurs.
Âgé de 34 ans, cet intérimaire est dans le collimateur depuis plusieurs jours. Dès jeudi dernier, il avait été placé en garde à vue avant d'être relâché le lendemain, faute d'indices irréfutables retenus à son encontre. Dimanche, les investigations ont pris un tour nouveau avec la découverte d'éléments justifiant sa mise en examen pour enlèvement et son placement en détention provisoire. Son avocat, Me Bernard Méraud, a précisé qu'une trace génétique de la fillette a été retrouvée sur un élément de commande du tableau de bord de son Audi A3. Depuis sa première déposition, ce témoin «numéro 1» réfute en bloc les soupçons qui pèsent sur lui.
Un passé judiciaire émaillé par des affaires de vol

L'homme, dont le profil a été qualifié d'«intéressant», ne semble rien ignorer de la conduite à tenir en garde à vue tant son passé judiciaire est émaillé par des affaires de vol, de dégradation ou encore d'infraction à la législation sur les stupéfiants.
D'après son avocat, le suspect a concédé que Maëlys était montée dans sa voiture durant la soirée. «La fillette et un petit garçon se sont approchés de son véhicule, près duquel il était en train de fumer une cigarette. Comme il avait été question de ses chiens au cours de la soirée, les deux enfants lui ont demandé de voir s'ils étaient dans la voiture», a raconté Me Méraud. «Il a ouvert la porte avant passager et baissé le siège, a poursuivi le conseil. Les enfants sont montés sur la banquette arrière, ont regardé si les chiens n'étaient pas dans le coffre. Puis ils sont ressortis et tout le monde est rentré à nouveau dans la salle des fêtes.»
Toujours selon la défense, l'Audi A3 était stationnée fenêtres grandes ouvertes sur le parking de la salle des fêtes, ce qui aurait pu permettre à des enfants d'y pénétrer. Clamant un «malheureux concours de circonstances», le suspect, toujours selon son avocat, serait pris «dans un engrenage dont il n'arrive pas à sortir».
Celui qui a coupé au moment des faits son téléphone - dont il aurait caché l'existence aux gendarmes - a nettoyé avec le plus grand soin son véhicule pour, dit-il, le vendre
Même si les enquêteurs affichent encore une relative prudence, certains ne cachent guère leur scepticisme lorsque le suspect se justifie à mesure que des éléments troublants apparaissent. Invité pour le dessert par le marié, l'homme de 34 ans se serait ainsi absenté dans la soirée pour aller changer un short taché de vin. Selon une autre source, non confirmée officiellement, des griffures aux bras et aux jambes seraient imputées à une séance de jardinage. Enfin, celui qui a coupé au moment des faits son téléphone - dont il aurait caché l'existence aux gendarmes - a nettoyé avec le plus grand soin son véhicule pour, dit-il, le vendre. Une assertion, elle, qui est confirmée par l'existence bien réelle d'un client.
«Le minutage de la soirée n'est pas précisément établi et ceci pour l'ensemble des participants. La question même du moment précis de la disparition de la fillette n'est pas, à un quart d'heure ou une demi-heure près, précisément définie», a plaidé lundi Me Méraud.
Un fait est acquis: les gendarmes, qui ont fait appel à une centaine de militaires et une cellule de 30 enquêteurs de la section de recherche de Grenoble, n'ont pas lésiné sur les moyens. En dix jours, ils ont déjà mené 210 auditions et 40 perquisitions. Soucieux d'aller très vite au début de la disparition où chaque heure compte, ils ont multiplié les recherches par hélicoptère, avec le renfort de drones, tandis que des battues ont mobilisé des centaines de bénévoles. Désormais, la phase dite de «ratissage» s'est interrompue au profit de recherches plus ciblées, au gré des orientations de l'enquête. Lundi matin, une cellule de soutien psychologique a été mise en place dans l'école de Mignovillard, dans le Jura, où la petite Maëlys devait effectuer sa rentrée des classes en CM1.