Publié : 16 janvier 2020 à 9h26 par La rédaction
MURIELLE BOLLE annulation de sa garde à vue de 1984 dans l'affaire Grégory
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La cour d'appel de Paris vient de décider d'annuler la garde à vue de Murielle Bolle en 1984 dans l'affaire Grégory, a annoncé ce matin son avocat. "Nous sommes satisfaits de la décision qui a été rendue", a-t-il précisé à la sortie de la salle d'audience.
En février, la Cour de cassation avait ouvert la voie à cette annulation et renvoyé devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris la partie du dossier concernant la garde à vue en novembre 1984 de Murielle Bolle, qui était à l’époque âgée de 15 ans.Devant les gendarmes, la jeune fille avait accusé son beau-frère Bernard Laroche d’avoir kidnappé en sa présence Grégory Villemin. Elle avait réitéré ses propos quelques jours plus tard face au juge d’instruction Jean-Michel Lambert.
Mais l’adolescente s’était ensuite rétractée en assurant avoir tenu ces propos sous la contrainte des gendarmes. Elle n’a depuis cessé de clamer l’innocence de Bernard Laroche, abattu par le père du «petit Grégory», Jean-Marie Villemin, en 1985.
Saisie par Murielle Bolle, la Cour de cassation a reconnu le 19 février que la garde à vue de l’adolescente avait été effectuée en application de dispositions «inconstitutionnelles» de l’ordonnance de 1945 sur «l’enfance délinquante», la loi ne prévoyant alors, par exemple, ni présence d’un avocat ni notification du droit de se taire.
La plus haute juridiction judiciaire entérinait une décision du Conseil constitutionnel rendue quelques mois plus tôt.
Le 18 décembre, lors d’une audience à huis clos devant la chambre de l’instruction, la défense de Murielle Bolle a demandé l’annulation partielle ou totale de 198 actes ou passages d’actes contenus dans le dossier. En particulier, elle réclame l’annulation des six pages de procès-verbal de la garde à vue des 2 et 3 novembre 1984.
L’affaire Grégory, considérée comme l’un des dossiers les plus énigmatiques de l’histoire criminelle en France, a été relancée en juin 2017 quand le grand-oncle et la grand-tante de l’enfant - les époux Jacob qui n’avaient jamais été inquiétés auparavant - et Murielle Bolle ont été mis en examen, soupçonnés d’avoir commis un «acte collectif». Mais ces poursuites ont ensuite été annulées pour des questions de procédure.