SAM SAUVAGE Un nouveau talent qui vient du nord

Publié : 27 mai 2025 à 10h27 par Fred Laquet

MONA FM
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10 min 35 sec

Fred Laquet

Au main square à Arras le 6 juillet 2025

27 mai 2025 - 10 min 35 sec

SAM SAUVAGE Un nouveau talent qui vient du nord

SAM SAUVAGE 
Nouvel EP disponible le 23/05/2025
 
Une gueule, une dégaine, un charisme au capital  sympathie immédiat, dandysme apparent. Une voix grave, délivrant une singularité autant magnétique que confidente, instantanément identifiable, qui se glisse dans les oreilles, l’intimité ou le vacarme, dans le sillage d’un Arthur H ou de Feu ! Chatterton.

Sam Sauvage a aussi la généreuse chevelure ébouriffée et des idées  décoiffantes. Imparable performeur sur scène (il enchaîne une série de 6 Pop-Up du label à Paris, tous déjà complets et une Maroquinerie), la justesse de ses intentions d’interprétation, son naturel confondant et sa gestuelle dégingandée façon Talking Heads dévoilent déjà une personnalité attachante, et emportent déjà la mise. Le jeune garçon de vingt-cinq ans appartient à cette génération instinctive qui ne réfrène pas leurs élans.

Lancé en éclaireur au milieu de l’hiver, le morceau Les gens qui dansent (j’adore) a suffi aussitôt à en faire un petit phénomène, à générer une forte attente et susciter emballement.  

Cet auteur-compositeur autodidacte ayant grandi à Condette, à quelques encablures de Boulogne-sur-Mer, a branché pour la première fois une guitare à l’adolescence à la suite de la découverte d’un live de Bob Dylan sur YouTube.

Il est frappé par sa prestance, écoute en boucle Mister Tambourine Man, réclame l’achat un harmonica à sa mère institutrice. C’est avec l’attirail de son idole de l’époque, guitare-harmonica, 
qu’il se présente la majorité approchante au tremplin Imagine des Jeunesses Musicales où il se hisse à la deuxième place nationale et défend par la suite les couleurs de son pays en Suède. Les fêtes lilloises plutôt que les études d’industrie culturelle ou la Fac de cinéma.

Puis un désir viscéral de s’installer Paris. Cette foisci, il ira au bout de son BTS audiovisuel option son. Prétextant astucieusement de travailler sur un mixage documentaire, il profite d’un studio de son école pour enregistrer clandestinement son premier EP Prémices.
 
S’y détache notamment Mon grand-père à moi, chanson qu’il continue à jouer en live, hommage à cet ascendant qui a remplacé la figure paternelle absente. La période coïncide à une présence accrue, après les conseils d’une amie, sur les réseaux sociaux. Il y poste un morceau par jour.

Ne cesse d’agrandir la taille de son fan-club. Et reconnaît un déblocage scénique à la suite d’une première partie de Jimmy Somerville au Château d’Hardelot. Il ne sait pas encore qu’il signera en label, remplira une série de six Pop Up du Label à Paris, embarquera pour cinq concerts en ouverture d’Eddy de Pretto, lancera une Maroquinerie en 
octobre 2025 et sera retenu cet été pour les Francofolies de La Rochelle.  

Hugo Brebion, au civil. Sam, prénom que ses potes l’ont affublé et qui l’a poursuivi parce qu’il avait refusé de boire lors d’une soirée. Sauvage pour l’association percutante. S’il a beaucoup écouté Bashung, le Nordiste ne s’est pas laissé encercler par des influences définies pour construire son vaste alphabet moderne.

Chez lui, un sens mélodique fluide et sans complexe, une poésie brute, sensible et authentique, un sens de l’observation affiné et plus particulièrement pour les marginaux, les noctambules et les rêveurs égarés. C’est cette ouverture vers l’humain et la société qui transpire dans Les gens qui dansent (j’adore). 


Sam Sauvage y fait l’inventaire des différents traits comportementaux et humains, folie en alternative vitale au quotidien sclérosé par des routines, des angoisses et des foules. Spoken word impavide et à la nonchalance accrocheuse, swing robotique à la Kraftwerk qui entre en confrontation avec une guitare western, épanchement empreint d’une mélancolie sous-jacente.  

Sur cet EP éponyme, Sam Sauvage métisse l’organique et le digital, promène ses antennes à émotions nocturnes. Toujours en relation intime avec l’âme terrienne, mots espiègles et allergiques au pathos. Du panache, des angles, de l’autodérision élastique, de l’éclat. Des hymnes, également. Celui à la liberté et au craquage sans point de non-retour associé à l’attitude aléatoire des personnes sous alcool, comptine synthétique et circulaire (Pas bourré).

Celui d’espoir à destination d’une jeunesse à la fois désabusée et batailleuse dans un monde annonciateur du pire, soufflant une tempête à l’énergie punk-rock dans les  bronches pour l’emmener vers le dance-floor (La fin du monde). Il y a encore cette évocation de ces hypersensibles plus réactifs aux stimuli, qu’ils soient positifs ou négatifs (Les âmes sensibles), cet instant  amoureux immortalisé dans un lieu insolite et encerclé par une sonorité de carrousel (Baiser dans le photomaton). Ou cette tendresse diffuse - on pense à du Chamfort 2.0 - à l’égard d’un chauffeur de taxi,  bavard et remarquablement passionné par son boulot (Ali roule de nuit). Sam Sauvage a décidément la curiosité du son. Et le goût des autres. 

13 juin – Vrai Repère Festival – Vairaire 
19 juin – Le Hameau Festival – Saint Martin 
21 juin – Cabourg mon amour - Cabourg 
6 juillet - Main Square Festival 
10,11,12 Juillet - Les Franco de la Rochelle 
2 aout - Ronquières Festival – Ronquières (Belgique) 
26 septembre – Le Bam Festival – L’embarcadère