Publié : 26 mars 2018 à 12h25 par La rédaction

BRUXELLES:Evitez le secteur demain mardi les Taxis vont paralyser le centre ville

MONA FM
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Demain mardi, dès 5h00 du matin, les taximen vont manifester à Bruxelles. Une manifestation en front commun qui promet d'être "une action dure et extrêmement paralysante pour Bruxelles", assure le porte-parole des taxis belges. Résultat: travaillez de chez vous ou prenez les transports en commun.
En tout, 800 à 1000 taximen sont attendus. Les taximen bruxellois verront certains homologues de l'étranger les soutenir, tout comme certains taximen de Flandre et de Wallonie.

Le ring nord-ouest (E19) sera plus particulièrement touché avec des cortèges de taxis qui partiront entre autres de Ruisbroeck et de Zaventem, mais l'E40 sera également affectée avec par exemple des barrages filtrants à la fin de l'autoroute E40 Ostende-Bruxelles.

Des taxis se positionneront à la gare du Midi pour éviter qu'Uber ne profite financièrement de leur mobilisation. La petite ceinture sera largement perturbée. D'autres axes pourront être ciblés.

La manifestation devrait avoir un impact sur l'ensemble du trafic mais il n'y aura pas de blocage total. Il est question de mettre en place des barrages filtrants et de mener des "opérations escargots".

Le secteur sera par ailleurs attentif à laisser passer les services de secours sur les bandes d'urgence. "Nous avons donné le mot d'ordre de n'intenter ni aux biens, ni aux personnes", assure encore Sam Bouchal.

Les navetteurs sont invités à prendre les transports en commun. "On s'excuse sincèrement auprès de la population", souligne Sam Bouchal, porte-parole de la Fédération belge des taxis (FeBeT).


Pourquoi cette manifestation ?

Cette manifestation vise à ce que la société de transport de personnes Uber se plie aux réglementations en vigueur. Selon le porte-parole, "si Uber respecte les réglementations, on le considérera comme n'importe quelle plate-forme de mise en relation, comme les Taxis verts".

"On est le laboratoire de l'ubérisation et on ne peut pas se permettre de perdre cette bataille. Si on la perd, 100 ans de construction sociale se retrouveront à terre. L'application Uber est un petit bijou, mais l'innovation doit être porteuse de progrès social et ne vaut que si elle profite à tous. Sinon, ce n'est pas une innovation, mais une régression. Si nous perdons cette bataille, je pense que ce sera la mort du salariat. Nous vivrons de flexibilité et de mini-jobs. Nous retournerons au travail à la tâche du XIXème siècle."

Les livreurs de Deliveroo se joindront d'ailleurs en solidarité aux actions dans le centre de Bruxelles entre 8h30 et 9h.

Les chauffeurs de taxis réclament également la démission du ministre bruxellois de la Mobilité Pascal Smet. Sam Bouchal explique avoir en vain tenté la voie du dialogue depuis 2015. "Dans le comité de concertation, on ne concerte rien du tout", estime-t-il. "Le ministre nous fait seulement part des décisions du gouvernement. Nous réclamons la démission de Pascal Smet."


Le MR veut que le gouvernement bruxellois empêche les taxis de bloquer la capitale

Le chef de groupe MR au parlement bruxellois, Vincent De Wolf, exhorte le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS) à prendre un arrêté régional pour éviter que la manifestation des taxis ne puisse bloquer la ville.

Le MR demande qu'un arrêté de police, à l'échelle du territoire régional, soit pris afin d'interdire le blocage de la Région de Bruxelles-Capitale et de limiter les conséquences des opérations menées par les taxis. "Le droit de manifester n'est pas absolu", souligne le MR. "Il est soumis à autorisation de l'autorité administrative qui est légitime à poser des limites afin de maintenir l'ordre public et le respect des autres libertés individuelles."

Les Réformateurs rappellent en outre que la loi sur la fonction de police oblige les services de police et l'autorité administrative à veiller en tout temps à assurer la liberté de circulation. "Les personnes qui font obstacle à cette mission fondamentale sont susceptibles d'être placés en arrestation administrative, en vertu de la même loi", précise encore le parti.

"Indépendamment des raisons du mécontentement des taxis qui touchent de près le ministre-président bruxellois, politiquement en difficulté dans ce dossier, celui-ci ne peut se soustraire, sous peine de manquement, aux obligations légales de sa fonction", conclut M. De Wolf.