Publié : 29 avril 2020 à 8h23 par La rédaction

De jeunes enfants hospitalisés en France après l'apparition d'une nouvelle maladie grave qui pourraient être liés au COVID19

MONA FM
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Après le Royaume-Uni, c'est au tour de l'hôpital Necker à Paris de donner l'alerte après que de jeunes enfants ont été hospitalisés avec des syndromes inflammatoires graves. La France compte une vingtaine de cas identifiés présentant ce type de syndromes, comme l'a signalé le centre de référence des maladies cardiaques congénitales complexes, le M3C-Necker, dans un message aux autres unités de l'hôpital.

«Il est devenu clair depuis environ 3 semaines qu'un nombre croissant d'enfants de tous âges a été hospitalisé dans un contexte d'inflammation multi-systémique associant fréquemment une défaillance circulatoire avec des éléments en faveur d'une myocardite. La présentation clinique est pléomorphe et peut en imposer pour une forme incomplète de la maladie de Kawasaki, ce d'autant que certains ont des dilatations coronaires», explique le professeur Damien Bonnet, du M3C-Necker.

Cette mystérieuse maladie apparue récemment est notamment caractérisée par des douleurs abdominales, des troubles gastro-intestinaux et une inflammation cardiaque. Elle ressemble ainsi à la maladie de Kawasaki, un syndrome vasculaire affectant les jeunes enfants et dont la cause reste indéterminée. « Il s’agit d’une maladie très rare, mais je pense qu’il est tout à fait plausible que cela soit dû à ce virus, du moins dans certains cas », avait déclaré, lundi, le chef des services sanitaires britanniques, Chris Whitty, lors de la conférence de presse quotidienne du gouvernement sur le coronavirus.

Des cas à Amiens et Lille : "c'est une maladie qu'on soigne"

En un mois et demi, le CHU d'Amiens a accueilli trois enfants présentant les syndromes de la maladie de Kawasaki, "plus que d'habitude", admet le Pr Patrick Berquin, chef du service de neurologie pédiatrique.

L'un deux, une fillette de 8 ans, hospitalisée au tout début de l'épidémie et transférée à Paris, n'avait pas été testée au Covid-19. Les autres, dont un garçon de 4 ans souffrant de complications neurologiques, ont été testés négatifs.

"Il peut y avoir des faux négatifs, mais ces enfants avaient des scanners thoraciaux normaux", nuance le pédiatre. Il insiste : "On a eu plusieurs cas de myocardites et de Kawasaki, mais aucun cas ayant un lien certain avec le SARS-Cov-2".

Lors de la séance de questions au gouvernement ce matin, le ministre de la Santé Olivier Véran a évoqué la maladie de Kawasaki, et a indiqué prendre ça "avec beaucoup de sérieux".

"Ce sont environ 15 enfants en France depuis la mi-avril qui présentent une maladie qui ressemble à ce qu'on appelle la maladie de Kawasaki, qui est une maladie inflammatoire qui peut être déclenchée d'ailleurs par des maladies infectieuses virales ou bactériennes, qui peut parfois être une réaction secondaire à des maladies. Evidemment comme toute alerte, nous la prenons très au sérieux, c'est le temps de la recherche clinique, de la recherche scientifique", a expliqué le ministre de la Santé.

Et d'ajouter: "A ce stade, il s'agit d'une alerte et pas encore d'un constat". Précisant qu'à ce jour, il n'y avait pas de lien établi entre le développement de cette maladie et le Covid-19.

Rappelons qu'après le Royaume-Uni, c'est l'hôpital Necker à Paris qui a donné l'alerte après que de jeunes enfants ont été hospitalisés avec des syndromes inflammatoires graves. La France compte une vingtaine de cas identifiés présentant ce type de syndromes, comme l'a signalé le centre de référence des maladies cardiaques congénitales complexes, le M3C-Necker, dans un message aux autres unités de l'hôpital.

«Il est devenu clair depuis environ 3 semaines qu'un nombre croissant d'enfants de tous âges a été hospitalisé dans un contexte d'inflammation multi-systémique associant fréquemment une défaillance circulatoire avec des éléments en faveur d'une myocardite. La présentation clinique est pléomorphe et peut en imposer pour une forme incomplète de la maladie de Kawasaki, ce d'autant que certains ont des dilatations coronaires», explique le professeur Damien Bonnet, du M3C-Necker.

Sans affirmer qu'il existe un lien entre les deux pathologies, le professeur et son équipe s'inquiètent du «démarrage de cet afflux de jeunes patients est retardé par rapport à celui de la pandémie en Ile-de-France» et qu'ils ne s'expliquent pas.

«C’est une nouvelle maladie qui, selon nous, peut être causée par le coronavirus», a déclaré hier, le ministre de la Santé de Grande-Bretagne Matt Hancock à la radio LBC. «Nous ne sommes pas sûrs à 100 % parce que certaines des personnes qui l’ont contractée n’ont pas été testées positives au coronavirus. Nous faisons donc actuellement beaucoup de recherche. Mais c’est quelque chose qui nous préoccupe », a-t-il ajouté. Voici ce que l’on sait à ce stade.

Cette mystérieuse maladie apparue récemment est notamment caractérisée par des douleurs abdominales, des troubles gastro-intestinaux et une inflammation cardiaque. Elle ressemble ainsi à la maladie de Kawasaki, un syndrome vasculaire affectant les jeunes enfants et dont la cause reste indéterminée. « Il s’agit d’une maladie très rare, mais je pense qu’il est tout à fait plausible que cela soit dû à ce virus, du moins dans certains cas », avait déclaré, lundi, le chef des services sanitaires britanniques, Chris Whitty, lors de la conférence de presse quotidienne du gouvernement sur le coronavirus.

En tout cas, les services hospitaliers pédiatriques savent très bien prendre en charge les enfants manifestant ce type de symptômes. "On est sur-sollicités ces derniers jours par des parents inquiets d'enfants atteints de maladies mais on veut les rassurer", affirme le professeur Dubos. Le professeur Berquin confirme : "Le Kawasaki est une maladie qu'on connait et que l'on soigne."