Publié : 9 novembre 2017 à 10h29 par La rédaction
Le retour d’Herbert Léonard sur scène lors de la croisière « Age Tendre »
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Entre Ajaccio et Palerme, les participants à la croisière « Age Tendre » ont assisté mercredi au retour du chanteur, frappé par une infection pulmonaire cet été.
Herbert Léonard ne s’attendait pas à ça. Ce mercredi après-midi, voguant quelque part sur la Méditerranée entre Palerme et Ajaccio, plus de 300 participants à la croisière « Age Tendre » attendent pour la séance de dédicaces qu’il donne avec sa consœur Stone.
Victime cet été d’une infection pulmonaire foudroyante, plongé pendant 32 jours dans le coma, le chanteur de 72 ans va rechanter pour la première fois dans quelques heures sur le paquebot. Et lorsqu’ils arrivent devant l’artiste, l’émotion est au rendez-vous.
« On est ravis et émus de vous revoir », lui déclarent Bruno et Philippe, venu de Casablanca. « On est contents de vous avoir parmi nous, ajoute Evelyne, de Toulon. Vous nous avez fait un peu peur. » « Moi aussi je me suis fait un peu peur », lui sourit en retour Herbert Léonard en lui signant une photo.
L’émotion des fans
Tous ou presque ont un mot délicat. « Chapeau d’être là », lui lance Marie-Claude, de Pau. « Je le félicite vraiment, nous dit-elle. Avec ce qu’il a subi, quelle pêche ! » Certains lui chantent le refrain de « pour le plaisir » ou « puissance et gloire », ses deux grands succès des années 1980.
D’autres, comme le Varois Pascal, ont amené tous ses 45 tours. « On l’oublie trop souvent mais Herbert Léonard a commencé à la fin des années 1960 à chanter du rhythm’n’blues et a travaillé ensuite avec Gérard Manset, se désole cet amoureux de la chanson française. C’est de la variété française de qualité.
Malheureusement, pour lui comme pour tous les autres chanteurs d’Âge Tendre, les radios ne passent que ses vieux tubes, alors qu’il sort toujours d’excellents disques. » « Herbert, c’est la prestance, la voix et la personnalité », résume Evelyne la Toulonnaise.
René Sorre, qui manage Herbert Léonard depuis « Pour le plaisir », en 1981, est « époustouflé par cet élan de sympathie ». « Certes, beaucoup viennent pour voir le miraculé mais cela en dit long sur la popularité de l’artiste ».
L’artiste, qui a déjà participé à trois tournées « Age Tendre », est en tout cas « très ému par ces témoignages d’amitié ». « Cela prouve que beaucoup de gens me suivent encore et s’inquiètent pour ma santé ». Après une heure vingt de dédicaces, il prend quelques minutes pour faire le bilan avant d’aller répéter : « Je vais de mieux en mieux. Physiquement parlant, j’ai bien récupéré. J’avais maigri de onze kilos, je les ai repris, même un peu plus. J’avais perdu tous mes muscles, je me suis remusclé. Le moral est bon. »
« Mais vocalement, ajoute Herbert Léonard, ce n’est pas encore ça. J’ai encore pas mal de rééducation à faire. Il faut que je retrouve ma voix comme avant. C’est pourquoi j’ai annulé tout ce que j’avais à faire jusqu’au printemps 2018. Sauf ce soir car on avait fait la promesse à tout le monde d’être présent. Cela va être spécial. Je vais faire trois chansons aisées, où je ne risque pas de me casser la voix. Je vais chanter « Petite Nathalie », une chanson douce, le duo « Amoureux fous » avec une des choristes (NDLR : à l’origine, c’était avec Julie Pietri) et bien sûr « Pour le plaisir », mais on a baissé la tonalité pour que je ne me brise pas les cordes vocales. »
Une salle de 1 600 places sur le paquebot
Le soir venu, l’impressionnante salle de spectacles du paquebot MSC Splendida - 1 600 places, soit l’équivalent de L’Olympia - est pleine à craquer pour la première de ses deux prestations. La croisière comptant près de 3 000 passagers, il faut deux concerts par soir pour satisfaire tout le monde.
Des quatre artistes qui chantent deux fois ce mercredi soir, Marcel Amont, Linda de Suza et Richard Dewitte, du groupe Il Etait Une Fois, Herbert Léonard est le premier à passer. Le producteur de la tournée Age Tendre, Christophe Dechavanne, est là en personne sur scène pour « accueillir un grand garçon très costaud à qui il est arrivé une petite bricole cet été. » « C’est un grand plaisir de l’avoir avec nous », ajoute-t-il avant de le faire applaudir chaleureusement par le public.
Herbert Léonard avance un peu raide et stressé. On le saurait à moins. Les premières notes de « Petite Nathalie » sont hésitantes, éraillées, le deuxième couplet est plus assuré, la confiance vient progressivement.
La première chanson s’achève sous les « Bravo ». Le chanteur prend la parole : « Certains d’entre vous ont dû se dire : « Leonard n’a pas une très bonne tête ». J’ai eu un été un peu difficile. J’ai passé trois mois à l’hôpital dont un an dans le coma. « Dans la salle, la plupart des spectateurs sont évidemment au courant. » Mais ne vous apitoyez pas sur mon sort, poursuit-il. Je n’avais qu’à moins fumer. » Son aveu provoque de nous applaudissements. Il tousse. « Je n’ai pas voulu annuler ce soir mais il va falloir que vous m’aidiez. »
Sur le duo « Amoureux Fous », une choriste vient le soutenir vocalement et lui apporter encore un peu de confiance. Herbert Léonard pousse de plus en plus sa voix et se détend, jouant le jeu de la séduction à fond avec sa choriste. Les fans sourient. Et puis vient le temps de « Pour le plaisir ».
Hommage à Julien Lepers
L’artiste rend hommage au « formidable mélodiste qu’est Julien Lepers, qui a composé les trois chansons », et invite les spectateurs à l’accompagner sur le refrain. Avant même la fin de la chanson, la salle est debout pour l’accompagner et l’acclamer. Herbert Léonard, très ému, les encourage à chanter encore pour lui. « Merci pour votre accueil, merci pour votre indulgence ! » lance-t-il avant de disparaître.
Beaucoup de fans ont aussi les larmes aux yeux. « C’était super ! », « Quel courage ! » entend-on dans les travées. En coulisses, tous ses amis chanteurs de la tournée Age Tendre viendront à leur tour le féliciter et lui avouer leur émotion. Pour le plaisir et pour le moral.