Publié : 10 décembre 2019 à 9h00 par La rédaction
Les routiers déposent un préavis de grève pour le 16 décembre
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Les transports publics étaient très perturbés mardi, notamment en région parisienne, au sixième jour de grève contre la réforme des retraites et à l’aube d’une nouvelle épreuve de force dans la rue.
Alors que FO et CGT Transports se sont joints à l’appel à la grève illimitée interprofessionnelle pour protester contre la réforme des retraites à partir du 5 décembre, la CFTC Transports laisse encore place au dialogue sur ce dossier mais annonce un préavis de grève pour le 16 décembre concernant les négociations conventionnelles de la branche transport routier de marchandises.
Un signe du gouvernement
Le 25 octobre, en coordination avec la CFDT, FO et la CFE-CGC, le syndicat annonçait attendre un signe clair du gouvernement et/ou des organisations patronales sur plusieurs dossiers avant de se prononcer sur une date de mobilisation. En premier lieu, la CFDT proteste contre le retard d’extension des accords paraphés par la branche, notamment ceux qui créent la CPPNI (commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation).
Dans l’attente de leur publication, les quatre syndicats boycottent les négociations collectives. Ils revendiquent également le 13e mois conventionnel, la pérennité du CFA et la refonte des classifications.
Et la situation ne devrait pas s’arranger puisque la poursuite de la grève a été votée au moins jusqu’à mercredi, parfois jusqu’à vendredi. «La semaine est morte», a résumé Thierry Babec, de l’Unsa RATP, premier syndicat de la régie.
A la SNCF, on comptait 20% des TGV et des Transilien. Ce sera «difficile jusqu’à la fin de la semaine», a prédit sur France Info le directeur général de SNCF Transilien, Alain Krakovitch.
Dans les airs, Air France a annulé 25% des vols intérieurs et 10% des moyens courriers.
Vers 08H20, 400 kilomètres de bouchons étaient enregistrés sur les routes d’Ile-de-France par le site d’information routière Sytadin, soit une situation proche de la normale.
Pour cette nouvelle journée d’action interprofessionnelle, l’accueil des enfants dans les écoles et les crèches s’annonçait également perturbé, avec un taux de grévistes de 12,5% attendu dans les écoles en moyenne, 35% à Paris, selon le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer.
Mais c’est dans la rue que les syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires et plusieurs organisations de jeunesse espèrent faire une nouvelle démonstration de force, après une journée de mobilisation le 5 décembre qui a réuni 800.000 manifestants dans toute la France selon le ministère de l’Intérieur (1,5 million selon la CGT).
«Je sais que la mobilisation va être forte, elle sera même plus forte que les 800.000 de la semaine dernière», a prédit lundi le secrétaire général de FO, Yves Veyrier. «Ce mardi, ça va être la grosse, grosse vague», a renchéri du côté politique le chef de file de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
L’enjeu pour les opposants: amener le gouvernement à renoncer à mettre en place un «système universel» par points censé remplacer les 42 régimes existants et être «plus juste». Eux redoutent une «précarisation» des pensionnés.
Pour Frédéric Sève de la CFDT, seul syndicat favorable à un régime universel, «l’essentiel va se jouer mercredi» avec les annonces d’Edouard Philippe, auxquelles «tout le monde est suspendu». Le Premier ministre s’exprimera à la mi-journée puis au 20 heures de TF1.
Il est particulièrement attendu sur certains sujets comme les périodes de transition pour les régimes spéciaux, une éventuelle revalorisation des carrières de la fonction publique, notamment des enseignants, ou encore la question de la pénibilité. Dans leur édition de mardi, les Echos, sans citer de source, évoquent même un décalage de la réforme à la génération née en 1973, voire en 1975.
Une dernière réunion «de calage» est prévue mardi soir à l’Elysée où Emmanuel Macron réunira les ministres impliqués et les cadres de la majorité.
«Les retraites, c’est le ciment de tous les mécontentements», a résumé sur France 2 le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, disant attendre du Premier ministre mercredi qu’il donne «les réponses qui permettent d’arrêter ce mouvement».