Publié : 20 décembre 2017 à 10h26 par La rédaction

Vol Tokyo-Paris à 350.000 euros pour Édouard Philippe

MONA FM
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Matignon a affrété pour 350 000 euros l'avion d'un loueur privé afin de permettre à Édouard Philippe de rentrer plus vite de sa visite en Nouvelle-Calédonie et d'éviter de terminer le voyage dans un avion de l'État jugé trop inconfortable, a-t-on appris mardi de source proche du dossier. Venu en Nouvelle-Calédonie en vol commercial, le Premier ministre débute son voyage retour le 5 décembre dans l'A340 de l'armée de l'air mobilisé pour l'occasion, qui avait emmené une partie de sa délégation à l'aller.
Mais lors de l'escale technique à Tokyo, Édouard Philippe descend de l'appareil avec sa délégation, dont plusieurs ministres, pour embarquer dans un autre gros porteur, un A340 de luxe avec 100 sièges de type première classe, loué à l'entreprise spécialisée Aero Vision. Au final, cet avion de location, qui s'est posé le 6 décembre à 7 h 30 à Orly, aura permis au Premier ministre, dans de meilleures conditions de confort, de gagner deux heures : celui de l'armée s'est posé à 9 h 30 à Roissy, quasiment à vide.
Revenir « dans les temps impartis »

Sollicité par l'Agence France-Presse, Matignon a confirmé que « la délégation du Premier ministre, composée de 60 personnes, a fait le vol Tokyo-Paris sur un vol loué pour la somme de 350 000 euros, soit 6 000 euros par personne ». Pourquoi le Premier ministre n'a-t-il pas terminé son vol sur l'A340 de l'armée, qui a redécollé de Tokyo pour Paris après une escale de deux heures ? Premier argument de Matignon : cet avion, assez ancien et sans sièges business, « ne sert pas en temps normal à transporter ni des autorités militaires ni des membres du gouvernement en long courrier et de nuit ». En l'absence de l'A330 présidentiel, il a été utilisé « exceptionnellement » par le Premier ministre entre Nouméa et Tokyo « justement pour faire des économies », plaide-t-on à Matignon.
Autre justification: les deux heures ont permis au Premier ministre de revenir « dans les temps impartis », alors qu'Emmanuel Macron s'apprêtait à décoller pour l'Algérie et qu'un Conseil de Défense était prévu à l'Élysée à 8 heures. Même si la règle souffre de nombreuses exceptions, en l'absence du chef de l'État, le Premier ministre doit se trouver en métropole, rappelle Matignon. « Au total, le coût des vols pour ce déplacement ministériel a coûté 30 % moins cher pour l'État que le dernier voyage similaire en Nouvelle-Calédonie », celui de Manuel Valls en 2016, a également souligné Matignon.
Sur RTL, ce mercredi, Édouard Philippe « assume complètement » le recours à ce vol privé à 350 000 euros. « C'est compliqué de déplacer le Premier ministre, et c'est cher. Je comprends parfaitement à la fois la surprise et les interrogations que se posent les Français », a déclaré le Premier ministre, justifiant notamment le vol par le besoin d'être de retour en métropole avant le départ d'Emmanuel Macron en Algérie le 6 décembre.